« À la lecture de ce recueil contenant dix-neuf nouvelles, il ne fait aucun doute que son autrice,
Claudine Potvin, maîtrise le genre nouvellier et le connaît sous toutes ses coutures. Notons
également que notre intérêt pour les personnages est magnifiquement éveillé et attiré par son
style d’écriture poétique, mais réaliste, dans un français soutenu et riche en vocabulaire. Fait des
plus appréciés : la maturité de sa plume, qui témoigne d’une grande culture générale, d’une
connaissance pointue des arts et de la nature la plus profonde de l’être humain. Ainsi, on plonge
dans ce livre duquel émane un certain mystère avec curiosité et il est difficile d’en décrocher
pour aller dormir ».
- Jean-Sébastien Bourré, Vingt55 (Chronique littéraire web, 29 août 2022)
« Claudine Potvin se mesure aux tableaux, à des fantasmes, des glissements et des appropriations
du réel, de soi et de l’autre. […] Fascinants textes qui font perdre pied et nous laissent entre deux
gestes, comme si nous venions d’effleurer un moment d’éternité. Des nouvelles nécessaires,
troublantes qui démontrent le pouvoir subversif de l’art et de la littérature. Les sens permettent
d’appréhender le monde ambiant, mais il y a la pensée qui demande sa part et arrive à vous
transformer. Claudine Potvin nous invite aux plus incroyables des voyages où l’on risque de
changer de vie. Il suffit d’être curieux et de ne jamais hésiter à s’éloigner des balises ».
- Chroniques d’Yvon Paré (16 septembre 2022)
« Je ne retournerai au lac que deux ou trois fois, pour enterrer mes parents que le curé refusa
dans un premier temps d’inhumer dans son cimetière parce qu’ils avaient été incinérés. Je
reviendrai pour le quai si invitant au bord de la rivière Ashuapmushuan, ma rivière aux flots
agités qui coule dans mes veines et me plonge dans ses rapides. Je reviendrai pour frôler les eaux
du lac, m’enivrer un tout petit peu de son odeur, m’émerveiller de ses bleus gris, de son vert
tendre, de son obscurité certains soirs d’automne, m’attendrir de ces ciels mauves en fin de
journée, me griser, une dernière fois, au temps des Fêtes, des ces paysages d’hiver, du poids de
cette neige qui « règne sans partage », du verglas qui « écrase les montagnes, de ces sapins
gigantesques qui « ploient vers le sol ». Guay-Poliquin écrit qu’il n’y a que les grandes épinettes
qui refusent de plier. « Elles encaissent, droites et noires ». Je me sais épinette et ne plierai pas
facilement. J’encaisserai et. tout comme Maldoror, je mourrai debout sur mon île ».
« Quand je voyage et que je vis ailleurs, mes exils s’avèrent heureux, essentiels. Littéraires, mes
migrations portent la chaleur des mots, l’ivresse des sens qui se multiplient, offrant l’évasion et
la reconnaissance, le bonheur d’être deux, le livre et moi, et de me savoir vivante ».
« Mes ruines à moi, mes mémoires, présagent à leur manière un retour, non pas lié « au sang des
victimes » ni au « son des guerriers », mais plutôt à la fièvre et à la créativité des femmes de ma
génération, celles de mon enfance et celles d’aujourd’hui, à la musique d’un accordéon de rue et
aux pluies printanières rafraîchissant la terre. Si un accent de mélancolie perce, il se trouve vite
mélangé à des échos de douceur et d’effusion pour tout ce que j’ai vécu et tout ce qu’il me reste à
vivre. Les vieilles photos jaunies par les années me le rappellent ; ce sont des natures mortes que
je raccorde parfois comme un rouleau de pellicules ou une série de fils détachés. J’oublie
toujours la fin du film ».
« Ce recueil, empreint d’une tendresse ineffable, conduit les personnages, souvent jeunes, vers
des sources de Jouvence au désir confus, troublées de fines particules liquides, qui ne sont autres
que les premiers déboires d’une existence encore mal dégrossie. Comment éviter les ombres
puisque le soleil exhibe ses rayons, édulcorant les années d’apprentissage ? L’écriture est d’une
force contagieuse, d’une maîtrise poétique, toujours précise. Les mots essentiels démontrent,
avec une sobriété pudique, que nous pouvons inventer des récits qui tiennent le lecteur en
haleine. Thématique éculée que celle de la peau chiffonnée, de la chair en pâmoison, mais
ressuscitant leur pouvoir sensuel quand ces deux organes galvaudent sous la plume d’une auteure
autant expérimentée, minutieuse, exigeante, que l’est Claudine Potvin ».
- Dominique Blondeau, Ma page littéraire (20 mai 2019)
Body Scan « aborde en dix-huit nouvelles les marques du corps, ses menaces et ses promesses.
Souvent au féminin, tendrement déployées ou plus frontales et dramatiques […] Tout le recueil
s’insère entre ces pôles, qui au fond laissent transparaître un même geste : celui d’arriver, partant
du corps et de ses impulsions - ou de ses répulsions -, à penser les motivations de personnages
variés. Souvent racontées à la troisième personne, les histoires gagnent, par ce truchement, une
évocation, parfois clinique, jamais ironique cependant. Body Scan, il faut le dire, est taillé dans
l’empathie ».
- David Bélanger, XYZ, La revue de la nouvelle, n° 140 (hiver 2019)
Dans son recueil de nouvelles, Body Scan, Claudine Potvin « explore le corps dans tous ses états.
C’est un petit bijou dans son genre. Car en peu de mots elle met ses décors en place, et action,
comme au cinéma. Chaque mot est à sa place comme dans sa nouvelle « Les demoiselles d’à
côté ». Bref vous prendrez un plaisir intellectuel à jouir… ».
- Culture Hebdo (11-1-22)
« Avec Tatouages […], c’est moins le thème qui donne sa cohérence au recueil qu’une posture.
[…] le thème principal représente à la base une écriture figurative tracée dans la chair, une forme
incarnée et silencieuse qui se révèle comme un lieu d’incommunicabilité. […] Ce qui frappe
surtout dans Tatouages, c’est encore une fois le style varié et recherché de Potvin. Les nouvelles,
en demeurant concises, évoquent beaucoup en jouant avec le sens des mots, la polysémie et les
sens figurés, comme les métaphores et les métonymies. […] Sur le plan formel, le recueil se
démarque par son originalité. […] Bref, bien des procédés sont exploités par Potvin. ».
- Nicolas Tremblay, XYZ, La revue de la nouvelle, n° 124 (hiver 2015)
« Tatouages place Claudine Potvin parmi les nouvellières discrètes, tout en confirmant à mes
yeux, son statut de praticienne exemplaire de la forme narrative brève. […] Entre des bonheurs
sublimes et des moments de malheur, l’écriture de Claudine Potvin se promène, erre, comme ses
personnages, tous plus ou moins des miroirs d’une humanité trop humaine, pour parodier
Nietzsche… ».
- Michel Lord, UTQuarterly, vol. 85.3 (2014)
« Tatouages, a stunning collection of twenty short stories not simply about tatoos, but more
generally about marks made by life itself. The title is a metaphor for the life experience that
affects a human being’s search for identity in a « société désincarnée ». Tatouages is clearly a
reflection on the function of literature, more specifically on the writing process itself and the
intimate relations between the writer and her own tattoo, the text. As a matter of fact, Potvin uses a sensual writing that seems to proceed by impressionist touches of painting leaving a powerful sign not only in the text, but also in the reader’s mind which is, in turn, tattooed by the colors of the worst he/she reads ».
- Cristina Onesta, Women in French Studies, N° 25 (2017)
« L’écriture sensuelle de Claudine Potvin donne une dimension singulière à son univers
romanesque. Elle rend audible la frénésie d’un moment, palpable la texture d’un souvenir,
tangible le reflet d’un désir ; elle matérialise l’effervescence d’un lieu, la brûlure d’un regret, la
fraîcheur de la pluie. De la même façon, elle peint la frénésie de la succession des pensées
diffuses dans l’esprit de son personnage par l’accumulation de fragments de pensées, de
sentiments, de jouissances. La voix de Louise est aussi plurielle […]. L’impression de désordre
qui se dégage d’une telle structure peut être déroutante, cependant la forme du récit est en
adéquation avec le chaos affectif sur les rives duquel la narratrice se tient en permanence ».
- Véronique Trottier, Canadian Literature, No 238 (2019)
Louise, la narratrice du premier roman de Claudine Potvin, Le sexe de Fidel, avait tout juste
vingt ans, alors que son copain Marc, qui se disait « poète radical », avait quelques années de
plus. Ils y passeront toute une année. Une année à s’éloigner, à se retrouver, à se perdre. […]
À l’heure de raconter son expérience, Louise tente de mettre de l’ordre dans ses souvenirs et
dans ses sens à travers le bilan de ces années gorgées de passion et de mythes, de littérature
latino-américaine et de musique. […] L’écriture est sensuelle, les phrases souvent fortes, Le sexe
de Fidel contient de belles pages sur le désir au féminin ».
- Christian Desmeules, Le Devoir (25 février 2017)
« Le risque augmente de se colleter à un pays où les tempéraments, surtout masculins, sont si
chauds. Il était une fois un couple de Québécois, Marc et Louise, qui en 1967 vont décider de
vivre à Cuba. […] Louise retournera trois fois dans l’île de Fidel. C’est Claudine Potvin qui va
décrire avec adresse tous les tourments intérieurs qui vont assaillir la québécoise en zone torride.
[…] On retiendra surtout une écrivaine au zénith de son talent qu’on lit avec bonheur ».
- Daniel Rolland, Culture Hebdo (février 2017)
« Loin d’esquiver son sujet, Pornographies réussit, et fort bien, à respecter la lettre de ce mot en
rassemblant des nouvelles qui mettent en scène la prostitution, le corps sexué et les multiples
discours qui l’animent. Les « pornographies » dont il est question sont celles que Claudine
Potvin voit proliférer depuis les dix dernières années comme autant de discours circulant autour
de la notion de plaisir, mais le traitement qu’elle en fait ouvre la porte à une nouvelle voie. […]
Dès les premières pages de son recueil, la nouvelliste est inspirée. Les premières nouvelles
parviennent à illustrer cette fusion en jouant efficacement sur la focalisation de ses narrateurs
qui, plutôt que de présenter froidement le spectacle des corps dénudés, s’inscrit dans un courant
de conscience émotive qui ressent plutôt que de montrer, développant ainsi l’érotisme comme
une « expérience intérieure ».
- Christian Lemay, Francophonies d’Amérique, N° 17 (printemps 2004)
Pornographies, « fort homogène, ne s’intéresse ni à l’orgasme, ni au plaisir orgiaque, mais à la
représentation du sexe dans notre culture, le sexe dans son sens général, le sexe en tant que
producteur de différences. Cet ouvrage, en plus d’être une série de fictions, il faut le dire, est
soutenu par une longue maturation intellectuelle et théorique… […] D’objet pornographique, la
femme passe, dans les nouvelles, au statut de sujet pornographique, en analysant ce qui, de
l’image aux mots, lui permettrait de prendre place dans la signification ».
- Nicolas Tremblay, XYZ, La revue de la nouvelle, No 73 (printemps 2003)
« Potvin’s writing, in enacting this search for knowledge in each of the eighteen stories, creates
characters who trangress stereotypes and invites the readeers to see hidden, and often beautiful,
aspects within the pornographic images, all related to female power and agency that even the
worst kind of abuse cannot erase ».
- Anne Malena, Beyond Words (Susan Ourion éd.), Banff Centre Press (2010)
Claudine Potvin « pratique le morcelé le plus fragrant. Détails porte en cela bien son titre. Onze
« Instantanés » et sept « Négatifs » sont là comme des clichés au sens photographique du terme
pour traduire des douleurs profondes, des violences tenaces parce qu’indélébiles, inoubliables.
[…] Ce qui importe ici, c’est plutôt le choix formel bien plus que le choix du contenu. Car ce qui
est donné à lire, à déchiffrer, est marqué au coin du refus, refus de trop en dire, afin sans doute
d’éviter de sombrer dans le mélodrame. De là le morcelé et le paradoxe : Dire le trop-plein pour
faire le vide ».
- Michel Lord, Lettres québécoises, N° 71 (automne 1993)
« Recueil de dix-huit textes, Détails est animé d’un pouvoir d’évocation d’images saisissantes
qui n’a rien à envier à la photographie. Mais il s’agit bel et bien de textes, écrits dans une langue
pleine de vie, de couleurs et de rebondissements. Les différentes thématiques, qui se succèdent
par juxtaposition de mots, d’expressions, sont exploités aussi dans ce qu’ils ont de musical, voire
de ludique. Les thèmes de l’amour, de l’inceste, de la naissance et de la mort se côtoient sans
pudeur ni compromission ; celui de la famille est marqué à la fois par la tendresse et la déchirure
».
- Marc Rochette, Québec français, N° 91 (automne 1993)
« Il s’agit indéniablement d’un ouvrage érudit qui fait appel de manière intelligente à un
ensemble de notions pertinentes pour approfondir une réflexion à la fois personnelle et féconde.
L’auteure maîtrise entièrement les attentes et les exigences des ouvrages de cette nature. De plus,
elle intègre de nombreux travaux théoriques et critiques, qui rendent compte d’une excellente
connaissance des textes dans le domaine étudié ».
- Rapport d’évaluation anonyme (Subvention PAES)
« Le texte de Potvin s’adresse à tous ceux qui s’intéressent à la culture québécoise, y compris son
art et sa littérature dans leur contexte historique. Les chercheurs cités dans cet ouvrage
l’apprécieront, le consulteront, et le recommanderont à leurs collègues ainsi qu’à leurs étudiants.
L’ouvrage de Potvin représente une contribution exceptionnelle aux domaines encore
relativement inexplorés, « lire et écrire l’œuvre d’art : ekphrasis » et la notion de « texte-musée
», aussi bien qu’à l’analyse astucieuse de nombreux textes importants écrits par des Québécoises.
Ainsi, l’envergure de l’ouvrage de Potvin apporte un ajout significatif et remarquable au
domaine des études québécoises.
- Rapport d’évaluation anonyme (Subvention PAES)
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