Les dix-neuf nouvelles qui composent Corps imaginaires nous entraînent du côté des
apparences, de celles des corps jeunes ou vieillissants, magnifiés par l’art, mais immobilisés dans
l’espace clos et le temps suspendu des musées. Par le biais d’une écriture à la fois empathique et
impitoyable, Claudine Potvin parle de la permanence du désir et de la quête d’immortalité qui
nous habite, tous autant que nous sommes. Dans cette collection, les récits tournent autour du
motif de l’art ou du musée et du personnage de l’artiste, du créateur et/ou du voyeur.
Prix littéraire du Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean 2023, catégorie Roman/Récit/Nouvelle.
« Littérature - «Corps imaginaires» de Claudine Potvin» Jean-Sébastien Bourré, Vingt55 (Chronique littéraire web), «La grande quête de Claudine Potvin » Chroniques d’YVON PARÉ, Littérature du Québec
Se remémorer le passé signifie faire le tour de sa culture, de son éducation, d’une époque.
Claudine Potvin le fait en replongeant constamment dans son présent. Plus qu’un récit de vie,
Ficelles et natures mortes se veut un éclatement du genre mémoriel : évocation d’objets, récits
d’activités quotidiennes, effets visuels, notes de lectures, commentaires socio-politiques,
épisodes narratifs et lyriques, ou encore kyrielle de variations sur le thème de « natures mortes »
axées sur le privé et le public, repensées ici dans un contexte d’arrangement ou de collage
postmoderne. Ni exutoire, ni témoignage, ce livre se donne comme une suite de ficelles, de
cordes à la fois emmêlées et séparées, un accordéon, une fiction du réel entre « je » et «elle(s),
on, nous ».
Avec ce nouveau recueil de nouvelles, Claudine Potvin poursuit son exploration singulière des
rapports entre les êtres et le corps comme interface avec le monde. Dans Body Scan, relation
incestueuse, découverte des sens dans l’enfance, fascination obsessive, fugue d’adolescente,
existences bouleversées par la maladie sont autant de représentations d’attouchements et de
cicatrices, de passions et de performances, d’amours et de pertes. L’écriture précise et
faussement détachée de l’autrice entraîne les lecteurs et lectrices dans des univers déroutants,
mais toujours révélateurs de nos angoisses bien contemporaines.
Prix littéraire Gérald-Moreau, Fédération des francophones de la Colombie-Britannique, 2020.
« Quand la peau se fait miroir » Dominique Blondeau, Ma page littéraire, « Stigmates » David Bélanger, XYZ La revue de la nouvelle, n°140, « Le corps dans tous ses états » Culture Hebdo (11-1-22)
Les vingt nouvelles de Tatouages mettent en scène, sous forme allusive ou métaphorique, un
traumatisme, un souvenir, un désir, ou une signification particulière liée à l’existence de
personnages divers. Oscillant entre le passé et le présent, des êtres tatoués par la vie se
racontent : histoires de relations amoureuses, de voyages, d’exil, d’insomnies, de pertes, de
passions, d’obsessions, de filiations, de mots, entre femmes, entre autres. Les narrations à la
première et troisième personne dominent l’ensemble des textes, le « je » interrompant ou brisant
le récit omniscient. L’écriture témoigne d’un certain ton lyrique qui tend à encadrer l’histoire au
risque de la renverser.
« L’écriture des corps » Nicolas Tremblay, XYZ La revue de la nouvelle, n°124, « Lettres canadiennes / Nouvelles» Michel Lord, UTQuarterly, vol. 85.3 (2014), « Tatouages by Claudine Potvin » Cristina Onesta, Women in French Studies, N° 25
Exalté par la révolution naissante et la tête remplie d’idéaux et de fantasmes, un couple de
Québécois, Louise et Marc, part en 1967 s’installer à Cuba pour un an où il vit diverses
expériences dans un monde en complet bouleversement. Alors que Marc s’intéresse surtout à la
politique, Louise fait corps avec l’île, entraînée dans un tourbillon de sensations et une passion
qui l’éloignent de son compagnon. Roman d’introspection et récit de voyage, Le sexe de Fidel se
penche sur une culture antillaise qui vient renverser tous les acquis de la protagoniste qui, lors de
ses trois séjours là-bas, se trouve confrontée à ses convictions et à l’émergence de nouveaux
désirs qui redéfiniront son identité.
El sexo de Fidel, traduction à l'espagnol de Ariel Dilon et Laura Rodríguez-Mejía, Ottawa, Lugar común editorial, Coll. « Inmediasres », 2022.
« Les rives du chaos (Le sexe de Fidel) » Véronique Trottier, Canadian Literature, N° 238, « Claudine Potvin explore la confusion des sens et des sentiments sous les tropiques » Christian Desmeules, Le Devoir, « Un amour cubain déchirant » Daniel Rolland, Culture Hebdo
Dans Pornographies, un recueil de dix-huit nouvelles, le corps ne parle pas (il se tait ou il crie
dans la voix de l’autre). L’autrice y questionne, à travers différentes pratiques sexuelles au
féminin, la représentation du sexe et de l’amour dans la société occidentale ainsi que la
subjectivité féminine à l’intérieur du système patriarcal. Le récit établit parfois une distance qui
permet de considérer la scène pornographique comme l’incarnation la plus dense d’un certain
discours politique, mais il nous place aussi au plus près du corps narcissique prenant la pose,
chevelure retenue ou déployée dans l’orgasme. Le mouvement particulier de la phrase crée des
effets de boucle mettant en lumière la contiguïté des corps enlacés à la recherche d’une nouvelle
syntaxe de la jouissance, de l’accouplement, de la révélation de soi à l’autre, de l’autre à soi. Les
histoires sont souvent racontées à la première personne et occasionnellement récupérées par une
seconde narratrice qui tend à juger mais qui repense en dernier lieu la sexualité féminine dans le
spectacle pornographique.
« Pornographies de Claudine Potvin » Christian Lemay, Francophonies d’Amérique, N° 17, «Aborder le chaos du côté féminin» Nicolas Tremblay, XYZ La revue de la nouvelle, N° 73, « Translating Claudine Potvin’s Pornographies or searching for Eros » Anne Malena, Beyond Words (Susan Ourion éd.)
Détails, premier recueil de nouvelles, ou de contes autobiographiques comme les qualifie
l’autrice, les rapprochant de la tradition latino-américaine, révèle un espace narratif de fictions
tourmentées par le thème de la génération. Prose d’une grande intensité, Détails se penche sur
des histoires de famille (de l’enfance à la fuite dans l’espace et dans le temps) : récits de père et
de mère, souvenirs d’enfance, d’une première communion, d’un cahier d’écolière, d’une chasse à
la perdrix, désirs d’une sœur, « mémoires tachées de brumes jaunâtres ». Mémoire de la grisaille
de l’île, de pertes et d’absences, de gestes et d’objets dérisoires. Pour la narratrice, il s’agit de
délier la langue, de reconnaître l’instant d’un premier amour, de glisser vers le plaisir, d’attendre
la suite. « Envie d’une naissance. D’un lieu. D’un corps » ou remplir son écriture de l’enfant. «
Contes de l’attente du repli d’un signet entre deux pages. Détails. Entre mère et fille ».
Prix littéraires Desjardins (catégorie « nouvelle »), 1994. Finaliste.
« Des morceaux en formes d’éclat pour dire le peu et le trop-plein » Michel Lord, Lettres québécoises, N° 71, « Détails de Claudine Potvin » Marc Rochette, Québec français, N° 91
Clins d’œil de la littérature au musée explore le rapport intertextuel entre les discours littéraire et visuel, le mot et l’image, à partir de plusieurs lectures de la littérature québécoise et acadienne.
Étude interdisciplinaire, donc, de la relation de l’écrit à l’image, pensée en regard des multiples
travaux sur la rencontre du pictural et du littéraire, de la théorie des arts visuels, de la sémiotique,
de la critique et de la théorie féministes des dernières décennies. Chez les écrivaines et dans les
textes étudiés, le recours à l’iconicité domine, le livre fait « musée », provoque un effet « tableau
» ; de fait, une forme d’image y interpelle le lecteur, l’art se trouve inscrit dans l’écriture sous
diverses formes (portrait, photographie, toile, installation, performance, détail, cadre, collage ou
autre). L’écrit renvoie au système de représentation qu’il encode et décode. En définitive, cet
ouvrage montre comment le musée constitue la scène visuelle du texte qui à son tour tend à se
transformer en piève ou objet de musée.
Prix Jean-Éthier-Blais / Fondation Lionel-Groulx (catégorie « Prix de l’essai littéraire »),
2018. Finaliste.
« Il s’agit indéniablement d’un ouvrage érudit [...] » Rapport d'évaluation anonyme (Subvention PAES), « Le texte de Potvin s’adresse à tous ceux qui s’intéressent à la culture québécoise, [..] » Rapport d'évaluation anonyme (Subvention PAES)
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